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SEC BASTIA - SPORTING LISBONNE


Lorsque l'on apprit courant juillet 1977 que le premier adversaire européen du Sporting Etoile Club Bastiais serait le Sporting de LISBONNE, beaucoup d'observateurs et d'initiés de la planète-foot ne purent s'empecher de fredonner l'air connu et alors si propre à tant de clubs français
qui se contentaient le plus souvent de furtives apparitions sur la scène continentale : "... Un petit tour et plus s'en vont ! ... "

Habitués des Coupes d'Europe, - ils le sont encore au jour où nous sommes - les Portugais figuraient meme parmi les lauréats continentaux de l'époque puisqu'ils avaient gagné la Coupe des Vainqueurs de Coupe en 1964. Dans un premier temps, ces craintes allaient craileurs s'avérer tout à fait justifiées, la première manche à Furiani le soir du 14 Septembre 1977, ayant plutot mal débuté pour les Corses. Emmenée par l'étoile malienne Salif KEITA (ex Saint Etienne) et par le percutant angolais JORDAO, la redoutable formation lusitanienne avait en effet mené deux fois à la marque (1-0 à la mi- temps, puis 2-1) et il avait falu un prodigieux sursaut d'énergie de Fanfan FELIX - trois buts à lui tout seul ! - pour renverser sur le fil une situation passablement compromise. Ainsi BASTIA put-il se rendre deux semaines plus tard à LISBONNE avec un tout petit but davance (3-2) qui n'avait rien d'engageant.

On ne donnait pas cher des chances du S.E.C.B. quand débuta, dans une ambiance hostile et par une chaude nuit de l'été finissant, la seconde manche au stade Alvalade, l'autre temple de football (avec la Luz, propriété de Benfica) de la capitale portugaise. Vous parlez d'une différence ! Lorsque les Lisbonnais s'étaient pointés au Stade Armand CESARI pour prendre connaissance des lieux 15 jours auparavant, grande avait été leur stupeur d'apprendre que le théâtre des réjouissances du lendemain était celui là même (misérable à leur yeux) où ils venaient d'accompir leur ultime galop d'entrainement ! Qui plus est, le match lui même s'est déroulé devant des tribunes à moitié vides, la forte majoration du prix des places pour cette première européenne à Furiani ayant refroidi une bonne partie de la clientèle bastiaise.
Et voilà que là, à LISBONNE, on se retrouvait en pleine Europe des nantis, des abonnés aux honneurs, des foules compactes à la dimension de l'événement. 70 000 spectateurs et seulement une poignée de supporters insulaires -car à ce moment là, rien ne laissait préssentir ce qui allait arriver - on pouvait vraiment parler de lutte du pot de fer conte le pot de terre.

C'était oublier en l'occurrence que la terre corse s'implante généralement bien hors de l'ile, ainsi qu'en témoignent de longue date la réussite et la promotion sociale de tant de nos compatriotes éparpillés aux quatre coins du monde. Et les footballeurs aux mailots frappés de la légendaire tête de maure perpétuèrent en quelque sorte la traditon. Ce ne fut certes pas facile, car l'adversaire était de taille, se montrant de surcroît peu regardant sur les moyens. Mais malgré les agressions portugaises, le S.E.C.B. tint bon, résista avec une volonté farouche. Il allait meme faire preuve d'une énergie et d'une vitalité insoupçonnées lorsque, se trouvant à la remorque après le but inscrit par Manuel FERNANDES à un quart d'heure de la fin, il se rue sur son hôte, tel le loup affamé sur l'agneau égaré. Et ce fut le premier miracle, le déclic - aux dires même du regretté Claude PAPI - qui devait conduire le S.E.C.B. (et avec lui toute la CORSE) à l'apothéose internationale que l'on sait. Comme " aiguillonnés " par ce coup du sort qui menaçait de leur réserver la même issue fatale et prématurée qu'à tant d'autres " euro-touristes " de FRANCE, ceux qui allaient devenir "Les Lions de Furiani" - et nous amener personnellement à leur déder en pleine compétition un livre ainsi intitulé - réagirent instantanément avec une vigueur toute insulaire. C'est comme çà que la virtuosité retrouvée de MARIOT et le réalisme de FELIX d'abord, de REP ensuite, aboutirent à la plus effarante des victoires sur le fil, les deux buts bastiais (un seul en l'occurence eut suffi à les qualifier) ayant été réalisés dans les quatre dernières minutes ! Ouf ! CAHUZAC et ses hommes pouvaient quand même dire qu'ils revenaient de loin.

le 14-09-1977 à Bastia :
BASTIA - SPORTING LISBONNE : 3-2 (mi-temps 0-1) 6 000 Spect.
Buts pour BASTIA : FELIX 52e, 76e et 84e minutes ;
pour LISBONNE : JORDAO 40e (pen.) et FRAGUITO 58e.

le 29-09-77 à Lisbonne :
SPORTING LISBONNE - BASTIA : 1-2 (mi-temps 0-0) 60 000 Spect.
Buts pour BASTIA: REP 86e, FELIX 88e ;
Pour LISBONNE: FERNANDES 72e.



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