BASTIA
ETINCELLANT
1er Mars à FURIANI, voici qu'arrive CARL
ZEISS IENA, principal fournisseur (avec DRESDE et MAGDEBOURG) de
la fameuse sélection nationale couronnée Championne
Olympique moins de deux ans auparavant à MONTREAL. Comme
toujours, l’affaire pour nos Lions débute à
la maison. Mais au contraire des autres fois, le public bastiais
encore sous le charme de la folle nuit turinoise va vivre à
deux pas de l’étang de BIGUGLIA une soirée presque
aussi étincelante.
Les footballeurs de la D.D.R. sortent, il est vrai d’une longue
période d'hibernation et l’immense GRAPENTHIN, gardien
de l’équipe nationale, n'est pas là. Raison
de plus pour les presser, les harceler. C'est ce que font les hommes
de Pierre CAHUZAC et le résultat sera proprement édifiant.
BASTIA entame en effet la nouvelle année européenne
par un fracassant 7 à 2 ! Buts de LARIOS, PAPI, MARIOT, FELIX
(2), CAZES, et FRANCESCHETTI. Tout le monde a participé à
la curée.
Sept victoires consécutives en Coupe d’Europe et pas
n'importe quelles victoires puisque les victimes du S.E.C.B. étaient
abonnées à la compétition continentale (et
le sont encore aujourd’hui à l’exception de IENA
évidemment disparu après la réunification des
deux Allemagnes). Pour un club aux moyens si restreints et par surcroît
ambassadeur de la plus petite des Ligues de France avec ses 5000
licenciés, c’était prodigieux. Pensez donc,
BASTIA, avec ce « settebello » comme diraient les Italiens,
rejoignait dans la légende européenne la Juventus
de TURIN, le Dynamo de KIEV, alors les seuls à avoir accompli
la même performance. Même le REAL, l’INTER, le
BAYERN, le MILAN et BENFICA, pourtant rois incontestés du
vieux continent, n'avaient pas pu faire mieux au cours des 23 précédentes
éditions ! En un mot comme en mille, la CORSE venait de réussir
pour son coup d'essai un véritable coup de maître !
La série s'arrêta là, en sorte que des années
durant - et plus précisément jusqu'au printemps dernier
qui vit MILAN porter à dix le record des succès d'affilée
à pareil niveau - MOENCHENGLADBLACH, le sémillant
club rhénan des années 70 resta le numéro 1en
l'espèce avec pas moins de neuf victoires de suite. Pour
notre S.E.C.B. que huit mois d'efforts harassants avait forcément
rendu moins pimpant, le premier accroc se situa donc le 15 mars
quand il retrouva son adversaire est-allemand à l'ombre de
la stèle commémorant une célèbre victoire
napoléonienne... Cette fois, le Teuton, bon soldat comme
chacun sait, avait retrouvé tout son potentiel physique et
les 1 000 supporters corses qui avaient réussi à franchir
le rideau de fer ou le Mur de Berlin de fâcheuse mémoire
en furent quittes pour une déception passagère, REP
ayant tout manqué, BASTIA perdit par 4 à 2. Mais toujours
est-il qu'il s'était qualifié pour les demi-finales
et qu'il avait comme d'habitude fait une honorable moisson de buts
comptant double sur le terrain adverse.
le 01-03-78 à Bastia :
BASTIA - CARL ZEISS IENA : 7-2 (mi-temps 2-0) 12
000 spect.
Buts pour BASTIA : LARIOS 4e, PAPI 42e, MARIOT 57e, FELIX 70e et
78e, CAZES 81e,
FRANCESCHETTI 87e.
Pour IENA : RABB 61e et 73e.
le
15-03-78 à Iena :
C.Z. IENA - BASTIA : 4-2 (mi-temps 2-1) 15 000
Spect.
Buts pour BASTIA : PAPI 26e, KRIMAU 64e ;
Pour IENA : RABB 20e, LINDEMANN 33e, VOGEL 52e, TOPFFER 68e (pen.)
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